Blotti au pied de
Carmajù, arrosé par la
Castellane qui dévale vers la mer. Surveillé au loin par le majestueux Canigò, Campôme est un
village médiéval qui a su garder une
âme rurale et un
charme discret qu’il faut venir découvrir.
Réservé, il sait
se faire apprécier par son calme. Ses ruelles cachent des
placettes, des
fours à pain, des
fontaines qui, si on sait les écouter,
racontent des histoires d’antan d’un monde paysan empreint de
culture catalane.
Un peu d'histoire...
La première mention du village date de
901 sous le nom de
Campus ultimus, ce qui se traduit par "
le dernier champ" en raison de sa position éloignée. Ce qui donnera Campoltme en 1035, puis Camp poma en 1280 pour devenir Campôme sous la Révolution.
Dès sa création,
Campôme dépend de la seigneurie de Paracolls dont on peut encore aujourd’hui observer les ruines du château situé au-dessus des
thermes de Molitg.
Cette seigneurie dominait également plusieurs hameaux, aujourd’hui sur le territoire de la commune de Campôme, comme
Fornols, situé sur le rebord du Pla de Vallenso ou encore Croëlls.
Les sources sont rares concernant la période médiévale. On peut supposer que le village vit alors essentiellement de l’
agriculture et de l’élevage.
A partir du XVè siècle, Campôme connaît une période prospère grâce à l’exploitation d’une forge par le seigneur de Paracolls. Cette forge à la catalane transforme le minerai de fer du Canigou à l’aide du charbon de bois extrait des forêts environnantes.
Cette activité métallurgique disparaît fin XVIIè début XVIIIè siècle.
Une activité de forge redémarre en 1836 (c’est à cette époque que Campôme connait son maximum de population avec 365 habitants). Elle cesse en 1864.
Dès la fin du XIXe siècle, une activité se développe dans la vallée : l’activité thermale.
Situé à 568m d’altitude, Campôme compte au dernier recensement de
2021, 116 habitants résidant à l’année. Aujourd’hui, l’
activité économique de la vallée reste liée à l’
agriculture, à l’élevage bovin, équin, porcin, caprin…, au maraichage, à la culture de la pêche et de la pomme, à l’apiculture. Les
thermes de Molitgs-les-bains et le tourisme représentent une part importante de l’économie et de la vie au village.
Durant la période estivale sa population augmente avec l’ouverture des maisons secondaires et la présence des vacanciers ou des curistes.
Les sites remarquables de Campôme
l'église Sainte Marie de Campôme
Dédiée à Sainte Marie ou église de la Nativité de Notre Dame, elle date de 1671. Avant sa construction, les Campômois dépendaient de la paroisse de Molitg. C’est donc la première église construite ici.
On peut voir cette date gravée dans la pierre de part et d’autre de la porte d’entrée. Elle est alors constituée par une nef unique terminée par son abside (12m de long) (Any de Pous AD 1967) En 1760, l’église est agrandie par ses deux chapelles latérales lui donnant ainsi la forme d’une croix latine (ajout de la chapelle du midi en 1760, celle du nord un peu plus tard. L’église abrite un mobilier remarquable, buste de St Estève, antependium, retable, Roue à clochettes.
Oratoire Saint Estève
Situé en haut de la rue du même nom, près de l’église sainte Marie, l’oratoire abrite une copie en résine du buste de Saint Estève (Saint Etienne en français) Le buste proviendrait de l’ancienne église St Etienne du hameau de Brèzes. Il semble être une partie d’une sculpture autrefois entière.
Château de Paracolls
Une des plus anciennes forteresses mentionnées en Conflent au Xème siècle en 948 sous le nom de Castrum de Paracollis On le retrouvera mentionné par la suite en 958 et en 983.
l s’agit alors d’une possession des comtes de Cerdagne. En 1095, par son testament, le comte Guillem Ramon Ier de Cerdagne le lègue à son fils Guillen Jordà. Fin XI ème les comtes inféodent le château à une famille seigneuriale, probablement apparentée, qui en prendra le nom.
Il semblerait que le dernier descendant de cette famille soit un certain Guillem Bernat de Paracolls mentionné en 1281.
A sa mort, le château deviendra possession royale. En 1305, il est mentionné par le roi Jaume II de Mallorca sous le nom de Château Royal de Paracolls. 1312, le roi Sanch l’inféode à Ponç de Caramany en récompense de ses services et crée la baronie de Paracolls qui englobait Molig, Coma, Estanyils, Fornols et Croëlls. En 1382, le château est vendu à Francesc de Treguerà, En 1505, la baronne morte sans enfant, lègue le château à son parent Angel de Vilanova époux de Anna de Treguerà, En 1636, il passe par mariage aux mains de Gaspar de Llupià jusqu’à la révolution française.
Chapelle Saint Pierre de Paracolls
Première mention en 1229. En 1420 elle apparaît sous le vocable de Saint Pierre de Paracolls.
La légende :
Il fut un temps où le baron Guillem Bernard de Paracolls avait épousé la fille d’une femme appelée Guillelma, descendante, dit-on du Roi de Grenade et surnommée la Devineresse. Le couple eut un enfant mais le baron était infidèle et sa jeune épouse en mourut de chagrin. Guillelma disparut alors de la région avec son petit-fils. Le Baron se remaria et le soir de ses noces retrouva Guillelma qui maudit les deux époux en leur prédisant l’anéantissement de leur lignée. Pourtant un fils et une fille naquirent de ce second lit.
Le château fut assiégé par des brigands. On s’aperçut que Guillelma était au cœur du complot. Elle fut arrêtée et avoua avoir vécu des années comme servante du baron. Elle renouvela sa malédiction «Guillem de Paracols, tu ne reverras jamais ton fils aîné, l’enfant de ma fille adorée qui devait perpétuer ta lignée. Il est vaillant, car il a du sang royal dans ses veines ».
Elle fut alors enfermée et précipitée du haut des remparts dans un tonneau rempli de clous et de tessons de verre, qui tomba dans un gouffre appelé depuis « Gorg de la Mossa », « gouffre de la servante ».
Lors de l’assaut des Espagnols, le Baron fut mortellement blessé, son fils mourut aussi et le château fut ravagé. La baronne de Paracolls et sa fille survécurent. Le petit-fils de Guillelma vécut longtemps à l’abbaye de Saint-Martin du Canigou avant de finir sa vie dans une chaumière, près de Paracolls et du gouffre tragique.
Depuis, il se dit que pendant les nuits d’été, un fantôme blanc erre sur les ruines de la forteresse des seigneurs de Paracolls. L’apparition se déplace lentement en levant les bras, comme si elle lançait l’anathème sur l’ancien château.
La chapelle Saint Christophe de Fornols
La chapelle est située sur le
plateau de Fornols, à 663 m d’altitude ; au dessus de Campôme, vers le sud.
Ce plateau, ainsi que le
Pla de Valenso qui le prolonge en direction de Ria/Lugols, est très riche en
vestiges archéologiques :
- Rocher de Fornols – haut, daté du magdalénien (classé MH) ;
- Nombreux vestiges du néolithique (roches à cupules, roches à croix et anthropomorphes, dolmens ruinés…)
- Traces d’agropastoralisme : murettes, orris, cortals …
La roche gravée de Fornols
La roche de Fornols-Haut se situe sur la commune de Campôme à
750m d’altitude. C’est
le seul témoin d’art paléolithique à l’air libre connu en France et
la seule représentation d’art rupestre de plein air pyrénéen.
En Europe, on trouve deux autres sites contemporains du rocher de Fornols : en Espagne (Haut Douro) et au Portugal (Vallée de Coâ)
Elle est
découverte le 9 janvier 1983 par Jean Abelanet archéologue, préhistorien et ethnographe) au cours d’une prospection archéologique du Pla de Val en So. Jean Abelanet identifie une
cupule creusée sur le sommet du rocher,
différentes silhouettes d’animaux et formes géométriques gravées sur sa face sud-est. 9 jours après sa découverte, il convie Dominique Sacchi (préhistorien – chercheur au CNRS), qui confirme la datation, l’identification des représentations animales et en identifie de nouvelles. Françoise Claustre (ethnologue et archéologue, directrice de recherche du CNRS) l’accompagne.
La roche gravée qui se trouvait alors exposée à la vue de tous est aujourd’hui dissimulée dans une forêt de cèdres.
Informations pratiques
L'antenne de l'
Office de Tourisme Conflent Canigó la plus proche est celle de
Molitg-les-Bains.
Les activités de loisirs et de
pleine nature ne manquent pas tout autour. Découvrez les pour étoffer vos envies d'expériences à vivre dans
la destination Conflent Canigó.
Vous pouvez bien entendu contacter les professionnels directement ou bien l'Office de Tourisme au 04.68.05.41.02 pour toute question.
Plus d'infos :
Mairie de Campôme
(ouverte le mercredi et le samedi de 9h à 12h)
La Place
66500 CAMPÔME
tel : 04 68 05 02 13
site web :
https://campome.com/
contact mail :
mairiedecampome@orange.fr
Groupe Facebook
Les festivités et animations culturelles
Festa major : le premier week-end du mois d’août
Vide grenier : deuxième ou troisième dimanche d’août (en fonction du 15 août)
Comité des fêtes de Campôme
Journées européennes du patrimoine : 3ème week-end de septembre
- Le samedi visite selon de thème national
- Le dimanche après visite guidée de l’église sainte Marie